Vivre sous la loi de Moïse implique de respecter ses commandements, mais pas seulement les dix commandements donnés par le Seigneur à Moïse dans le Sinaï.
Selon la tradition rabbinique, 613 commandements (mitzvot) sont contenus dans la Torah.
Ce décompte tardif est arrêté vers le Xe siècle de notre ère et doit structurer la vie des juifs de la naissance jusqu'au décès.
Mais qu'est-ce qui permet de déterminer ce qui est réellement issu de la loi de ce qui est le fruit d'interprétations humaines ayant conduit à 613 prescriptions ?
Jésus a donc grandi dans ce cadre rituel :
« Au terme de huit jours, Il fut circoncis et appelé du nom de Jésus, comme l'ange L'avait nommé avant Sa conception.
Lorsque vint le temps de leur purification, selon la loi de Moïse, ils L'emmenèrent à Jérusalem pour Le présenter au Seigneur.
Ainsi est-il écrit dans la loi du Seigneur : "Tout garçon premier-né sera mis à part pour le Seigneur."
Ils devaient offrir en sacrifice, comme il est dit dans la loi du Seigneur : "Un couple de tourterelles ou deux jeunes pigeons." »
(Luc 2.21-24)
C'est ainsi que Jésus est entré dans le monde du judaïsme.
Vivre au service de la loi impliquait d'accomplir un service sacerdotal comme ce fut le cas pour Zacharie, le père de Jean-Baptiste :
« Suivant la coutume sacerdotale, il fut tiré au sort pour brûler l'encens à l'intérieur du sanctuaire du Seigneur. » (Luc 1.9)
Est-ce en application de la loi ou d'une coutume qu'il fut ainsi tiré au sort ?
Il fallait aussi payer un impôt pour l'entretien du Temple.
Quand il fut demandé à Jésus de s'en acquitter, Il répondit :
« Afin de ne pas les scandaliser, va à la mer jeter l'hameçon et remonte le premier poisson venu. En ouvrant sa bouche, tu trouveras un statère. Prends-le et donne-leur pour moi et pour toi. » (Matthieu 17.27)
Jésus s'est acquitté de cet impôt mais il est évident qu'Il ne se sentait nullement tenu par cette obligation.
Car faut-il s'en acquitter du fait de la loi ... ou volontairement ?
« Que chacun donne comme il l’a résolu en son cœur, non à regret ou par nécessité, car Dieu aime celui qui donne avec joie. » (2 Corinthiens 9.7)
Nous voyons poindre ici tous ces actes accomplis par des croyants qui le font mécaniquement. Comme ce Pharisien qui priait ainsi en lui-même ...
« O Dieu, je te rends grâces, car je ne suis pas comme le reste des hommes, voleurs, injustes, adultères, ou bien comme ce publicain.
Je jeûne deux fois par semaine, je paie la dîme de tous mes revenus. »
(Luc 18.11-12)
Cet homme donnait l'apparence de la foi ... mais que ressentait-il vraiment ?
Ainsi, du premier au dernier souffle de vie, la loi et ses rituels accompagnent ceux qui s'y soumettent. Jésus fut inhumé selon le rituel en vigueur ...
« Le soir venu, un homme riche d’Arimathie, nommé Joseph, arriva. Lui aussi était devenu disciple de Jésus.
Il se présenta à Pilate pour demander le corps de Jésus. Et Pilate ordonna de Le remettre.
Joseph prit le corps et l’enveloppa dans un linceul propre.
Il le plaça dans un tombeau neuf, celui qu’il s’était fait tailler dans le roc. Après avoir roulé une grande pierre à l’entrée du tombeau, il s’éloigna. »
(Matthieu 27.57-60 - Marc 15.46 - Luc 23.53)
Depuis des millénaires, les sociétés humaines respectent des rites pour les funérailles et les Juifs avaient les leurs car vivre sous la loi c'est aussi savoir respecter les défunts et ceux qui les aimaient ...
« Ainsi, ils prirent le corps de Jésus et L'enveloppèrent de bandelettes avec des aromates, selon l'usage des Juifs pour l'ensevelissement. » (Jean 19.40)
1.2. Les limites de la loi.
Mais la loi a ses limites, notamment quand elle est accaparée par des personnages qui prétendent la servir mais qui n'en font rien ...
« Les scribes et les Pharisiens se sont assis dans la chaire de Moïse.
Faites donc et observez tout ce qu’ils vous disent, mais n’agissez pas comme eux. Car ils ne font pas ce qu'ils disent. »
(Matthieu 23.2-3)
La loi et les interdits alimentaires peuvent aussi conduire à se couper de ceux qui ne les appliquent pas :
« Jésus était attablé dans la maison. De nombreux collecteurs d'impôts et des pécheurs arrivèrent pour se mettre à table avec Jésus et Ses disciples. A cette vue, les Pharisiens dirent à Ses disciples :
Pourquoi votre maître mange-t-il avec ces publicains et ces pécheurs ? »
(Matthieu 9.10-11 - Marc 2.15-16 - Luc 5.29-30)
Car les détracteurs de Jésus étaient convaincus, en respectant les interdits alimentaires, de ne pas être des pécheurs :
« Tous les collecteurs d'impôts et les pécheurs s'approchaient de Lui pour L'écouter. Les Pharisiens et les scribes murmuraient en disant :
Il accueille les pécheurs et mange avec eux ! »
(Luc 15.1-2)
S'attabler avec des païens, voire même entrer chez eux, pouvait être une souillure :
« Ils emmenèrent Jésus de chez Caïphe au prétoire. C’était le matin, et eux n’entrèrent pas dans le prétoire, afin de ne pas se souiller, et de pouvoir manger la Pâque. » (Jean 18.28)
Parmi les prescriptions de la loi, le respect du sabbat était incontournable. Ne pas travailler ce jour-là pouvait impliquer de ne pas manger ...
« En ce temps là, Jésus traversa des champs ensemencés pendant le sabbat. Ses disciples eurent faim et commencèrent à arracher des épis et à manger. Les Pharisiens voyant cela Lui dirent :
Vois, tes disciples font ce qui n'est pas permis de faire lors d'un sabbat. »
(Matthieu 12.1-2 - Marc 2.23-24 - Luc 6.1-2)
Respecter le sabbat conduisait à ne pas guérir ce jour-là, mais Jésus n'était pas de cet avis ...
« Aussi est-il permis de bien faire pendant le sabbat. » (Matthieu 12.12 - Marc 3.4 - Luc 6.9)
Et celui qui était guéri n'aurait pas dû emporter son grabat ...
« C'est le sabbat, et il ne t'est pas permis de porter ton grabat. » (Jean 5.10)
Celui qui était aveugle aurait dû attendre le lendemain pour être guéri ...
« A leur tour, les Pharisiens l'interrogèrent pour savoir comment il avait retrouvé la vue. Il leur répondit : "Il a posé de la boue sur mes yeux, je me suis lavé et j'ai vu."
Certains Pharisiens dirent alors : "Cet homme ne vient pas de Dieu parce qu'il n'observe pas le sabbat." »
(Jean 9.15-16)
Et quand une femme fut guérie un jour de sabbat, le chef de la synagogue lui dit :
« Il y a six jours pendant lesquels il faut travailler. Venez-donc pour être soignés pendant ceux-ci et non le jour du sabbat ! » (Luc 13.14)
D'autres restèrent silencieux quand Jésus leur demanda :
« Est-il permis, oui ou non, de soigner un jour de sabbat ? » (Luc 14.3)
Car pour régler leurs propres affaires, ils n'hésitaient pas à enfreindre le sabbat :
« Qui de vous, dont le fils ou un bœuf tombe dans un puits le jour du sabbat, n'ira pas aussitôt l'en retirer ? » (Luc 14.5)
Face à la dureté de leurs cœurs, Jésus s'est insurgé :
« Les regardant tour à tour avec colère, affligé par l'endurcissement de leur cœur, Il dit à l'homme : "Tends la main."
Il l'étendit et sa main fut rétablie. »
(Marc 3.5)
Car si le Père avait institué le sabbat, c'était pour le bien-être des humains et Jésus entendait agir en ce sens :
« En effet, le Fils de l'homme est le Seigneur du sabbat. » (Matthieu 12.8)
Jésus fut crucifié avec deux autres hommes la veille d'un sabbat :
« Comme c'était la Préparation, afin que les corps ne restent pas sur la croix pendant le sabbat, car ce sabbat était un grand jour, les Juifs demandèrent à Pilate qu’on leur brise les jambes et qu’on les enlève. » (Jean 19.31)
Briser les jambes des crucifiés allait raccourcir leur agonie.
Mais ce n'était pas pour abréger leurs souffrances qu'ils demandèrent de le faire ... c'était pour ne pas perturber le sabbat !
1.3. De la loi aux traditions.
Ainsi, la loi a été noyée dans des traditions et coutumes qui s'imposaient aux Juifs dès leur naissance.
Quand les parents de Jean le baptiste voulurent lui donner ce prénom, l'entourage a réagi :
« Personne, dans ta parenté, ne porte ce nom. » (Luc 1.61)
Les traditions, quelles soient ou non religieuses, ont tendance à figer le cours de l'histoire pour entraver toute évolution.
Quand elles prétendent, de plus, être l'expression de la volonté divine, celles-ci deviennent un carcan insupportable.
Jésus a réagi, citant le prophète Ésaïe qui s'était déjà indigné sept siècles auparavant :
« Hypocrites, Ésaïe a bien prophétisé à votre sujet en disant :
Ce peuple m'honore par ses lèvres, mais son cœur est loin de Moi. En vain, ils me vénèrent, les principes qu'ils enseignent ne sont que directives humaines. »
(Matthieu 15.7-9 - Marc 7.6-8)
Quelle était la cause de cette réaction de Jésus ?
Il n'avait pas accompli les ablutions rituelles avant le repas. Aussi Jésus ajouta :
« En fait vous, les Pharisiens, vous purifiez l'extérieur de la coupe et du plat, mais à l'intérieur vous êtes remplis de rapacité et de méchanceté. » (Luc 11.39)
Cependant, même la rapacité doit s'inscrire, pour sauver les apparences, dans les traditions religieuses.
Ainsi, quand Judas voulut restituer les pièces d'argent reçues pour trahir Jésus, les grands-prêtres réagirent en disant :
« Il n'est pas permis de déposer celles-ci dans le trésor car c'est le prix du sang. » (Matthieu 27.6)
2. Vivre dans la foi.
2.1. Reconsidérer la loi.
Vivre sous la loi est une chose, vivre dans la foi en est une autre.
« Si la loi a été donnée par Moïse, la grâce et la vérité sont venues par Jésus Christ. » (Jean 1.17)
Cette affirmation de l'Evangile selon Jean nous dit que la loi ne conduit pas à la grâce puisque c'est le sacrifice de Jésus qui permet d'expier nos péchés :
« Tous ont péché et sont privés de la gloire de Dieu.
Mais ils sont gratuitement justifiables par Sa grâce, du fait de la délivrance accomplie en Jésus Christ.
C’est Lui que Dieu a destiné, pour ceux qui croient en l'expiation par Son sang. »
(Romains 3.23-25)
Ceux qui croient en Jésus vont ainsi vivre dans la foi.
Mais si la vérité est venue par Jésus Christ, cela signifie que la loi n'apportait qu'une vérité relative, un ensemble de prescriptions applicables aux Juifs pour ordonner les droits et devoirs de chacun.
Les limites de la loi, et des vérités qu'elle a révélées, conduit donc à la reconsidérer dans le cadre des enseignements du Christ.
Ainsi, selon la loi de Moïse, un couple adultère devait être mis à mort (Lévitique 20.10).
Pourtant, Jésus dira simplement à une femme surprise en flagrant délit d'adultère :
« Et moi je ne te condamne pas. Va, et désormais, ne pèche plus ! » (Jean 8.11)
On peut considérer que Jésus ne la condamne pas pour plusieurs raisons :
- les hommes qui l'avaient surprise avaient omis de s'emparer de son complice,
- les hommes qui l'accusaient étaient tout aussi pécheurs qu'elle,
- Jésus a le pouvoir d'apporter la grâce à ceux qui se repentent.
C'est pourquoi Il invite cette femme à ne plus pécher, et ainsi à respecter la loi de Moïse.
Jésus dira en effet par ailleurs :
« Ne croyez pas que je sois venu détruire la loi ou les prophètes. Je ne suis pas venu détruire, mais accomplir.
En vérité, je vous le dis : avant que ne passent le ciel et la terre, pas un seul iota ou un seul tiret de la loi ne disparaîtra, jusqu’à ce que tout soit arrivé. »
(Matthieu 5.17-18)
La loi de Moïse n'est donc pas invalidée. Car si la loi a été donnée aux hommes afin qu'ils respectent des règles de vie, le Seigneur demeure souverain pour accorder Sa grâce à ceux qui croient.
C'est pourquoi quand Jésus a notamment guéri un lépreux, Il lui dit :
« Ecoute : ne le dis à personne, mais va de toi-même te montrer au prêtre et apporte le don que prescrivit Moïse. Ce sera pour eux un témoignage. » (Matthieu 8.4 - Marc 1.44 - Luc 5.14)
Il se conformait ainsi aux prescriptions de la loi, de même quand Il guérit dix lépreux :
« Allez vous montrer aux prêtres. » (Luc 17.14)
Interrogé sur le divorce, Jésus a justifié la loi de Moïse :
« A cause de la dureté de votre cœur, Moïse vous a permis de répudier vos femmes, mais il n'en était pas ainsi à l'origine. » (Matthieu 19.8 - Marc 10.5)
Ce faisant Il a rappelé qu'antérieurement à la loi, le plan de Dieu pour les humains était tout autre en citant Génèse 2.24 :
« C’est pourquoi l’homme quittera son père et sa mère, et s’attachera à sa femme, et les deux ne seront qu'une seule chair.
De ce fait, ils ne sont plus deux, mais une seule chair. Que l’homme ne sépare donc pas ce que Dieu a uni ! »
(Matthieu 19.5-6)
Sa connaissance de la loi lui permettait d'ailleurs de conforter Son argumentation :
« Or, dans la loi, la vôtre, il est écrit que le témoignage rendu par deux hommes est valable. » (Jean 8.17)
Mais ce genre d'argument ne risquait pas de plaire à Ses adversaires car Il visait à démontrer ainsi Sa relation avec le Père :
« Moi, je me rends témoignage, et le Père qui m'a envoyé me rends aussi témoignage. » (Jean 8.18)
Et le fait de s'être qualifié de Fils de Dieu servit de prétexte pour demander Sa mort :
« Nous avons une loi, et il doit mourir selon la loi, parce qu'il s'est fait Fils de Dieu. » (Jean 19.7)
L'interprétation de la loi (Lévitique 24.16) leur permettait d'assimiler cela à un blasphème.
2.2. Accomplir et amplifier la loi.
Cette affirmation de Jésus mérite d'attirer notre attention :
« Ne croyez pas que je sois venu détruire la loi ou les prophètes. Je ne suis pas venu détruire, mais accomplir. » (Matthieu 5.17)
Que signifie accomplir la loi ?
Il s'agit à la fois d'en respecter les fondements mais aussi de la mettre en pratique concrètement en lui donnant ses véritables dimensions.
Ainsi, quand on demanda à Jésus quel était le plus grand commandement, Sa réponse fut celle-ci :
« Tu aimeras le Seigneur, ton Dieu, de tout ton cœur, de toute ton âme, et de toute ta pensée. C’est le plus grand et le premier commandement.
Le deuxième est semblable à celui-ci : "Tu aimeras ton prochain comme toi-même."
De ces deux commandements dépendent toute la loi et les prophètes. »
(Matthieu 22.37-40 - Marc 12.29-31 - Luc 10.27)
Si le premier commandement est un pilier des dix commandements donnés à Moïse au Sinaï, le second est seulement révélé en Lévitique 19.18.
Aussi pourquoi Jésus le juge-t-il équivalent au premier ?
Paul nous l'explique ainsi :
« En effet, les commandements : "Tu ne commettras pas d’adultère, tu ne tueras pas, tu ne voleras pas, tu ne convoiteras pas" et tout autre commandement similaire, se résument dans cette parole : "Tu aimeras ton prochain comme toi-même." » (Romains 13.9)
Et Paul est encore plus explicite quand il ajoute : « L’amour ne fait aucun tort au prochain. Donc l’accomplissement de la loi, c'est l'amour. » (Romains 13.10)
C'est par l'amour, par la grâce, que le Seigneur est venu accomplir et amplifier la loi.
Aussi ne peut-Il tolérer le comportement de ces religieux qui s'acquittent de leurs obligations dépourvus de cet amour du prochain :
« Hélas pour vous, Pharisiens, vous payez la dîme de la menthe, de la rue et de tout légume, mais vous passez à côté de la justice et de l'amour de Dieu. C'est ceci qu'il fallait faire, sans laisser cela de côté. » (Matthieu 23.23 - Luc 11.42)
Cette absence d'amour repose sur l'égoïsme, qui s'exprime par l'amour de l'argent, et fait obstacle à la foi.
Quand un homme très riche est venu voir Jésus en disant qu'il respectait tous les commandements de la loi, Jésus répondit :
« Il te manque encore une chose. Vends tout ce que tu as et distribue-le aux pauvres. Ainsi tu auras un trésor dans les cieux, puis viens, suis-moi. » (Matthieu 19.21 - Marc 10.21 - Luc 18.22)
Et Jésus va prononcer cette célèbre phrase :
« Il est plus facile à un chameau de passer à travers le chas d'une aiguille qu'à un riche d'entrer dans le Royaume de Dieu. » (Matthieu 19.24 - Marc 10.25 - Luc 18.25)
L'amour de l'argent qui mène à l'avarice est un sérieux obstacle pour accéder au Royaume de Dieu.
Jésus est même allé plus loin en disant que l'avarice est une abomination :
« Les Pharisiens, amis de l'argent, entendaient tout cela et se moquaient de Lui.
Alors Il leur dit : "Vous vous justifiez par vous-mêmes face aux hommes, mais Dieu connaît vos cœurs.
Car ce qui est élevé pour les hommes est une abomination devant Dieu. »
(Luc 16.14-15)
Le mot "abomination", très fréquent dans l'Ancien Testament, n'apparaît qu'une seule fois dans les Evangiles pour qualifier les péchés : à propos de l'amour de l'argent !
2.3. La loi face à la mort.
Il est d'usage dans de nombreux pays que le souverain dispose d'un droit de grâce sur les condamnés indépendamment des condamnations qui ont pu être prononcées selon les lois en vigueur.
Au temps de Jésus, c'est le gouverneur romain Ponce Pilate qui disposait de cette faculté mais il préférait requérir l'avis du peuple :
« Il est d'usage chez vous que je vous relâche quelqu'un lors de la Pâque. Voulez-vous donc que je vous relâche le roi des Juifs ?
Ils hurlèrent alors en disant : "Non, pas lui, mais Barabbas !"
Barabbas était un brigand. »
(Matthieu 27.21 - Marc 15.9-11 - Jean 18.39-40)
L'usage de la grâce aurait pu l'emporter sur la loi, mais la haine des adversaires de Jésus l'a emporté sur la loi comme sur le droit d'usage.
Qu'en est-il de la loi face à l'hypothèse de la résurrection ?
La Torah n'évoquant pas cette question, les Juifs restaient partagés sur ce point et certains sont venus interroger Jésus à ce sujet ...
« Ce même jour, des Sadducéens se présentèrent devant Lui. Ils disent que la résurrection n'existe pas. » (Matthieu 22.23 - Marc 12.18 - Luc 20.27)
Comme souvent, la réponse de Jésus a dépassé les approches traditionnelles ...
« Concernant la résurrection des morts, n'avez-vous pas lu ce que Dieu vous a dit :
Moi, Je suis le Dieu d'Abraham, le Dieu d'Isaac et le Dieu de Jacob" ?
Il n'est pas le Dieu des morts, mais des vivants ! »
(Matthieu 22.31-32 - Marc 12.26-27 - Luc 20.37-38)
Tout en se référant à la Torah (Exode 3.6), Jésus accomplissait la connaissance de la loi par une interprétation novatrice de la Parole de Dieu.
Respecter la loi c'est rester dans la légalité.
Il arrive cependant que la légitimité l'emporte moralement sur la légalité lorsque celle-ci a été détournée de son objectif initial.
Ce fut le cas de la loi de Moïse noyée dans les traditions, dépassée par des prescriptions humaines.
Quand Jésus parlait d'accomplir la loi, ne voulait-Il pas ainsi restaurer la légalité afin de prendre en considération la légitimité fondée sur l'amour du prochain ?