Traduction Louis Segond 1910
1 O Galates, dépourvus de sens ! qui vous a fascinés, vous, aux yeux de qui Jésus-Christ a été peint comme crucifié ?
2 Voici seulement ce que je veux apprendre de vous : Est-ce par les oeuvres de la loi que vous avez reçu l'Esprit, ou par la prédication de la foi ?
3 Etes-vous tellement dépourvus de sens ? Après avoir commencé par l'Esprit, voulez-vous maintenant finir par la chair ?
4 Avez-vous tant souffert en vain ? si toutefois c'est en vain.
5 Celui qui vous accorde l'Esprit, et qui opère des miracles parmi vous, le fait-il donc par les oeuvres de la loi, ou par la prédication de la foi ?
6 Comme Abraham crut à Dieu, et que cela lui fut imputé à justice,
7 reconnaissez donc que ce sont ceux qui ont la foi qui sont fils d'Abraham.
8 Aussi l'Ecriture, prévoyant que Dieu justifierait les païens par la foi, a d'avance annoncé cette bonne nouvelle à Abraham : Toutes les nations seront bénies en toi !
9 de sorte que ceux qui croient sont bénis avec Abraham le croyant.
10 Car tous ceux qui s'attachent aux oeuvres de la loi sont sous la malédiction ; car il est écrit : Maudit est quiconque n'observe pas tout ce qui est écrit dans le livre de la loi, et ne le met pas en pratique.
11 Et que nul ne soit justifié devant Dieu par la loi, cela est évident, puisqu'il est dit : Le juste vivra par la foi.
12 Or, la loi ne procède pas de la foi ; mais elle dit : Celui qui mettra ces choses en pratique vivra par elles.
13 Christ nous a rachetés de la malédiction de la loi, étant devenu malédiction pour nous car il est écrit : Maudit est quiconque est pendu au bois,
14 afin que la bénédiction d'Abraham eût pour les païens son accomplissement en Jésus-Christ, et que nous reçussions par la foi l'Esprit qui avait été promis.
15 Frères je parle à la manière des hommes, une disposition en bonne forme, bien que faite par un homme, n'est annulée par personne, et personne n'y ajoute.
16 Or les promesses ont été faites à Abraham et à sa postérité. Il n'est pas dit : et aux postérités, comme s'il s'agissait de plusieurs, mais en tant qu'il s'agit d'une seule : et à ta postérité, c'est-à-dire, à Christ.
17 Voici ce que j'entends : une disposition, que Dieu a confirmée antérieurement, ne peut pas être annulée, et ainsi la promesse rendue vaine, par la loi survenue quatre cent trente ans plus tard.
18 Car si l'héritage venait de la loi, il ne viendrait plus de la promesse ; or, c'est par la promesse que Dieu a fait à Abraham ce don de sa grâce.
19 Pourquoi donc la loi ? Elle a été donnée ensuite à cause des transgressions, jusqu'à ce que vînt la postérité à qui la promesse avait été faite ; elle a été promulguée par des anges, au moyen d'un médiateur.
20 Or, le médiateur n'est pas médiateur d'un seul, tandis que Dieu est un seul.
21 La loi est-elle donc contre les promesses de Dieu ? Loin de là ! S'il eût été donné une loi qui pût procurer la vie, la justice viendrait réellement de la loi.
22 Mais l'Ecriture a tout renfermé sous le péché, afin que ce qui avait été promis fût donné par la foi en Jésus-Christ à ceux qui croient.
23 Avant que la foi vînt, nous étions enfermés sous la garde de la loi, en vue de la foi qui devait être révélée.
24 Ainsi la loi a été comme un pédagogue pour nous conduire à Christ, afin que nous fussions justifiés par la foi.
25 La foi étant venue, nous ne sommes plus sous ce pédagogue.
26 Car vous êtes tous fils de Dieu par la foi en Jésus-Christ ;
27 vous tous, qui avez été baptisés en Christ, vous avez revêtu Christ.
28 Il n'y a plus ni Juif ni Grec, il n'y a plus ni esclave ni libre, il n'y a plus ni homme ni femme ; car tous vous êtes un en Jésus-Christ.
29 Et si vous êtes à Christ, vous êtes donc la postérité d'Abraham, héritiers selon la promesse.
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Nouvelle traduction de la Bible
1. Galates insensés : qui vous a envoûtés alors que sous vos yeux Jésus Christ fut dépeint crucifié ?
2. Je veux seulement que vous me disiez : avez-vous reçu l'Esprit en suivant la loi ou par la transmission de la foi ?
3. Etes-vous donc dépourvus de sens ? Ayant commencé par l'Esprit, allez-vous maintenant terminer par la chair ?
4. Avez-vous connu tant d'expériences en vain ? Si toutefois c'est en vain !
5. Celui qui vous a dispensé l'Esprit en opérant des miracles parmi vous le fit-il en suivant la loi ou par la transmission de la foi ?
6. C'est ainsi que : « Abraham eut foi en Dieu et cela lui fut compté comme justice. » (Genèse 15.6)
7. Sachez-le donc : sont fils d'Abraham ceux qui vivent dans la foi !
8. L'Ecriture a prévu que Dieu justifierait les païens par la foi en annonçant d'avance à Abraham cette bonne nouvelle : « En toi, toutes les nations seront bénies. » (Genèse 12.3)
9. De ce fait, ceux qui sont nés de la foi sont bénis avec Abraham, le croyant.
10. Mais tous ceux qui demeurent sous l'emprise de la loi sont sous le coup de la malédiction car il est écrit : « Maudit soit quiconque ne persévère pas dans l'accomplissement de tout ce qui est écrit dans le livre de la loi. » (Deutéronome 27.26)
11. Que personne ne soit justifié devant Dieu par la loi est évident puisque : « Le juste vivra par la foi. » (Habakuk 2.4)
12. La loi n'est pas issue de la foi, mais « celui qui accomplira ses prescriptions en vivra. » (Lévitique 18.5)
13. Le Christ nous a rachetés de la malédiction de la loi, en supportant la malédiction à notre place, comme il est écrit : « Maudit soit quiconque est pendu au bois. » (Deutéronome 21.23)
14. Ainsi, la bénédiction d'Abraham est parvenue aux païens en Jésus christ, afin que nous recevions, par la foi, l'Esprit qui avait été promis.
15. Frères, je vais vous parler comme un homme : par exemple, lorsque le testament d'un homme est reconnu comme valable, personne ne l'annule ou le modifie.
16. Pour Abraham, les promesses ont été destinées à sa descendance. Il n'est pas dit : "et aux descendances", comme s'il s'agissait de plusieurs, mais bien d'un seul, « à ton descendant », qui est le Christ.
17. Voici ce que j'en dis : Dieu ayant ratifié d'avance un testament, la loi n'est pas advenue quatre cent trente ans plus tard pour l'annuler et abolir ainsi la promesse.
18. Car si l'héritage s'obtient par la loi, ce n'est plus par la promesse. Or, c'est au contraire par une promesse que Dieu accorda Sa grâce à Abraham.
19. Alors, à quoi bon la loi ? Elle s'est ajoutée en vue des transgressions, jusqu'à la venue de la descendance pour laquelle la promesse a été faite, promulguée par des anges, par la main d'un médiateur.
20. Et ce n'est pas n'importe quel médiateur, car : « Dieu est unique ! » (Deutéronome 6.4)
21. La loi va-t-elle à l'encontre des promesses de Dieu ? Loin de là ! Car si une loi donnée avait la capacité de procurer la vie, la justice viendrait réellement de la loi.
22. Mais l’Ecriture a tout mis sous le joug du péché, afin que la promesse soit donnée aux croyants par la foi en Jésus Christ, à ceux qui croient.
23. Avant la venue de la foi, nous étions captifs de la loi, enfermés ensemble en vue de la foi qui devait être révélée.
24. Ainsi la loi a été notre conducteur jusqu'à Christ, afin d'être justifiés par la foi.
25. La foi étant venue, nous ne sommes plus sous ce conducteur.
26. Car vous êtes tous fils de Dieu par la foi en Jésus Christ !
27. Vous tous, qui avez été baptisés en Christ, vous avez revêtu Christ.
28. Il n’y a plus ni Juif ni Grec, il n’y a plus ni esclave ni homme libre, il n’y a plus ni homme ni femme, car vous êtes tous un en Jésus Christ.
29. Si vous êtes en Christ, vous êtes donc la descendance d’Abraham, héritiers selon la promesse.
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Allez jusqu'au bout de l'Evangile !
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Commentaires et annotations
3.1 à 3.14 : La loi et la foi
Paul est déconcerté. Ce passage donne le sentiment que tout l'édifice qu'il a construit auprès des Galates dans le cadre de son apostolat s'effondre.
Les païens ne connaissaient pas la loi de Moïse.
Ils sont venus à la foi par la puissance de l'Esprit, n'ayant donc pas, comme les Juifs à surmonter l'héritage culturel de la loi.
Pourtant, certains prédicateurs Juifs passés après Paul sont parvenus à les séduire.
Aussi Paul doit-il se référer aux textes fondamentaux des Ecritures qui soulignent dans quelles conditions Abraham fut justifié par la foi avant même l'existence de la loi.
Abraham est ainsi le modèle de référence pour tous croyants, Juifs ou non, au regard du salut.
Car il serait illusoire d'espérer une justification par la loi. Le verset 10 précise bien que le moindre manquement dans l'accomplissement de la loi génère une malédiction.
Or celle-ci compte 613 observances religieuses que personne ne peut intégralement repecter.
C'est tout ou rien !
3.15 à 3.29 : Descendants d'Abraham
Attachés à la tradition, certains Juifs soutenaient que les chrétiens devaient être circoncis suivant les directives données à Abraham.
Paul rappelle qu'Abraham fut justifié par sa foi, avant d'être circoncis, alors même qu'il s'appelait encore Abram (Genèse 15.6)
De ce fait, la descendance d'Abraham ne se définit non par la circoncision, ni par la loi de Moïse, mais par la foi.
« C'est ainsi que : "Abraham eut foi en Dieu et cela lui fut compté comme justice." Sachez-le donc : sont fils d'Abraham ceux qui vivent dans la foi ! » (versets 6 & 7)
Mais de quelle foi s'agit-il ?
Le nom d'Abraham en fait le "père d'une multitude de nations", promesse qui s'est accomplie au travers de Jésus Christ.
De ce fait, la foi en Celui qui est venu pour l'accomplissement de cette promesse, Jésus Christ, permet d'identifier les héritiers d'Abraham, et ceci indépendamment des origines ethniques ou des différences de statut au regard du monde.
« Il n’y a plus ni Juif ni Grec, il n’y a plus ni esclave ni homme libre, il n’y a plus ni homme ni femme, car vous êtes tous un en Jésus Christ. » (verset 28)
Jésus est venu pour rassembler, pour unifier, et non pour disperser.
Alors comment expliquer qu'il y ait encore en ce monde, ici et là, des églises où se rassemblent séparément des "Blancs" et ailleurs des "Noirs" ?
Et si l'on se réfère au niveau social des uns et des autres, on constatera que d'un côté se rassemblent des "riches" et de l'autre des "pauvres".
Est-ce bien là l'image de l'Eglise telle que Dieu la veut, telle que Paul et tous les apôtres l'ont préconisée ?
La ségrégation n'est pas nouvelle, elle existe depuis l'aube de l'humanité.
Elle s'est manifestée dans les églises dès le début de l'ère chrétienne et Paul la dénonce notamment à propos de celle de Corinthe.
« D'abord, j’ai appris que, lorsque vous vous réunissez en assemblée, il existe parmi vous des divisions, et je le crois en partie.
Car il faut qu’il y ait des scissions parmi vous, pour que les preuves en soient devenues visibles au milieu de vous. Ainsi, quand vous vous réunissez ensemble, ce n’est pas pour manger le repas du Seigneur.
En effet, dès le début du repas, chacun se hâte de commencer par prendre son propre souper, et l’un a faim, tandis que l’autre est ivre. »
(1 Corinthiens 11.18-21)
Un tel comportement est-il le reflet de la foi et de l'amour du Christ ? Est-il digne des véritables descendants d'Abraham ?
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