Traduction Louis Segond 1910
1 Or, aussi longtemps que l'héritier est enfant, je dis qu'il ne diffère en rien d'un esclave, quoiqu'il soit le maître de tout ;
2 mais il est sous des tuteurs et des administrateurs jusqu'au temps marqué par le père.
3 Nous aussi, de la même manière, lorsque nous étions enfants, nous étions sous l'esclavage des rudiments du monde ;
4 mais, lorsque les temps ont été accomplis, Dieu a envoyé son Fils, né d'une femme, né sous la loi,
5 afin qu'il rachetât ceux qui étaient sous la loi, afin que nous reçussions l'adoption.
6 Et parce que vous êtes fils, Dieu a envoyé dans nos coeurs l'Esprit de son Fils, lequel crie : Abba ! Père !
7 Ainsi tu n'es plus esclave, mais fils ; et si tu es fils, tu es aussi héritier par la grâce de Dieu.
8 Autrefois, ne connaissant pas Dieu, vous serviez des dieux qui ne le sont pas de leur nature ;
9 mais à présent que vous avez connu Dieu, ou plutôt que vous avez été connus de Dieu, comment retournez-vous à ces faibles et pauvres rudiments, auxquels de nouveau vous voulez vous asservir encore ?
10 Vous observez les jours, les mois, les temps et les années !
11 Je crains d'avoir inutilement travaillé pour vous.
12 Soyez comme moi, car moi aussi je suis comme vous. Frères, je vous en supplie. Vous ne m'avez fait aucun tort.
13 Vous savez que ce fut à cause d'une infirmité de la chair que je vous ai pour la première fois annoncé l'Evangile.
14 Et mis à l'épreuve par ma chair, vous n'avez témoigné ni mépris ni dégoût ; vous m'avez, au contraire, reçu comme un ange de Dieu, comme Jésus-Christ.
15 Où donc est l'expression de votre bonheur ? Car je vous atteste que, si cela eût été possible, vous vous seriez arraché les yeux pour me les donner.
16 Suis-je devenu votre ennemi en vous disant la vérité ?
17 Le zèle qu'ils ont pour vous n'est pas pur, mais ils veulent vous détacher de nous, afin que vous soyez zélés pour eux.
18 Il est beau d'avoir du zèle pour ce qui est bien et en tout temps, et non pas seulement quand je suis présent parmi vous.
19 Mes enfants, pour qui j'éprouve de nouveau les douleurs de l'enfantement, jusqu'à ce que Christ soit formé en vous,
20 je voudrais être maintenant auprès de vous, et changer de langage, car je suis dans l'inquiétude à votre sujet.
21 Dites-moi, vous qui voulez être sous la loi, n'entendez-vous point la loi ?
22 Car il est écrit qu'Abraham eut deux fils, un de la femme esclave, et un de la femme libre.
23 Mais celui de l'esclave naquit selon la chair, et celui de la femme libre naquit en vertu de la promesse.
24 Ces choses sont allégoriques ; car ces femmes sont deux alliances. L'une du mont Sinaï, enfantant pour la servitude, c'est Agar,
25 car Agar, c'est le mont Sinaï en Arabie, et elle correspond à la Jérusalem actuelle, qui est dans la servitude avec ses enfants.
26 Mais la Jérusalem d'en haut est libre, c'est notre mère ;
27 car il est écrit : Réjouis-toi, stérile, toi qui n'enfantes point ! Eclate et pousse des cris, toi qui n'as pas éprouvé les douleurs de l'enfantement ! Car les enfants de la délaissée seront plus nombreux Que les enfants de celle qui était mariée.
28 Pour vous, frères, comme Isaac, vous êtes enfants de la promesse ;
29 et de même qu'alors celui qui était né selon la chair persécutait celui qui était né selon l'Esprit, ainsi en est-il encore maintenant.
30 Mais que dit l'Ecriture ? Chasse l'esclave et son fils, car le fils de l'esclave n'héritera pas avec le fils de la femme libre.
31 C'est pourquoi, frères, nous ne sommes pas enfants de l'esclave, mais de la femme libre.
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Nouvelle traduction de la Bible
1. C'est pourquoi je dis : aussi longtemps que l'héritier est un enfant, il ne diffère en rien d'un esclave, bien qu'il soit maître de tout.
2. Mais il est sous tutelle avec des régents jusqu'à l'échéance fixée par son père.
3. Nous aussi, quand nous étions enfants, nous étions asservis aux dominations de ce monde.
4. Mais quand le temps fixé est venu, Dieu a envoyé Son Fils, né d'une femme, sous le régime de la loi.
5. Il pouvait ainsi racheter ceux qui étaient sous la loi afin que nous recevions le statut de fils.
6. Parce que vous êtes Ses fils, Dieu a envoyé dans nos cœurs l'Esprit de Son Fils qui crie : "Abba, Père !"
7. De ce fait, tu n'es plus esclave mais fils, et comme fils, tu es aussi héritier, selon Dieu.
8. Autrefois, ne connaissant par Dieu, vous avez été asservis à des dieux qui, par nature, ne le sont pas.
9. Mais maintenant que vous connaissez Dieu, ou plutôt que vous êtes connus de Dieu, comment pouvez-vous retourner vers ces faibles et misérables éléments auxquels vous voulez vous asservir de nouveau ?
10. Vous observez les jours, les mois, les saisons et les années.
11. En ce qui vous concerne, je crains de m'être donné de la peine en vain.
12. Frères, je vous en prie, soyez comme moi, puisque je suis moi aussi semblable à vous. Vous ne m'avez fait aucun tort !
13. Vous savez que c'est à cause d'une affection physique que je vous ai prêché l'Evangile pour la première fois.
14. Et vous n'avez nullement tenu compte de l'aspect éprouvant de mon corps. Loin de me cracher dessus, vous m'avez reçu comme un ange de Dieu, comme Jésus Christ en personne.
15. Où est passée votre joie ? Car je peux en attester, si vous l'aviez pu, vous auriez arraché vos yeux pour me les donner.
16. Aussi, serai-je devenu votre ennemi en vous disant la vérité ?
17. Certains se montrent plein de zèle envers vous, non pour votre bien, mais pour vous éloigner, afin que vous soyez plein de zèle envers eux.
18. Il est bon d'être rempli de zèle en vue du bien, en tout temps, et pas seulement lorsque j'étais présent parmi vous.
19. Mes enfants, que de nouveau j'enfante dans la douleur jusqu'à ce que Christ soit formé en vous !
20. Je voudrais maintenant être présent parmi vous et changer de ton, car je suis bien embarrassé à votre sujet.
21. Dites-moi, vous qui voulez être sous la loi, ne comprenez-vous pas la loi ?
22. Car il est écrit qu’Abraham a eu deux fils, un de l'esclave, et un de la femme libre.
23. Mais celui de l’esclave est né selon la chair, et l'autre, de la femme libre, est né suite à la promesse.
24. Ces unions ont une valeur allégorique, car ces femmes sont les deux alliances. L’une venue du mont Sinaï, engendra pour la servitude : c’est Agar.
25. Agar, c’est le mont Sinaï en Arabie. Elle correspond à la Jérusalem actuelle, car elle est dans la servitude avec ses enfants.
26. Mais la Jérusalem d’en haut est libre, et c’est notre mère !
27. Car il est écrit : « Réjouis-toi, stérile, toi qui n’enfantais pas ! Eclate et crie de joie, toi qui n’as pas connu les douleurs, parce que les enfants de la délaissée seront plus nombreux que ceux de celle qui était mariée. » (Ésaïe 54.1)
28. Et vous, frères, comme Isaac, vous êtes enfants de la promesse.
29. Et de même que celui qui était engendré selon la chair persécutait celui qui l'était selon l’Esprit, ainsi en est-il encore maintenant.
30. Mais que dit l’Ecriture ? « Chasse l’esclave et son fils, car le fils de l’esclave n’héritera en rien avec le fils » de la femme libre. (Genèse 21.10)
31. C’est pourquoi, frères, nous ne sommes pas enfants d'une esclave, mais de la femme libre.
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Allez jusqu'au bout de l'Evangile !
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Commentaires et annotations
4.1 à 4.31 : Les deux alliances
Pour fonder l'une de ses démonstrations, Paul se réfère à un passage du Premier (Ancient) Testament relatif à la descendance d'Abraham au travers de Sarah, épouse légitime et mère d'Isaac, et Agar, la mère d'Ismaël, demi-frère d'Isaac.
Il ne s'agit pas ici de discuter la réalité historique de ces évènements mais de comprendre leur dimension allégorique qui dépasse la réalité factuelle.
L'allégorie, tout comme la parabole, notions apparentées au symbole, sont fréquentes dans la Bible.
La Bible nous enseigne, par exemple en Marc 1.10, que Jésus vit « l'Esprit descendre vers Lui comme une colombe ».
Devons-nous en déduire qu'une colombe est réellement passée par là ?
Pourquoi pas ... mais il peut être étroit de s'enfermer dans cette approche !
Car si l'on donne à la colombe sa signification symbolique, nous pouvons voir émerger la force de cette allégorie : c'est l'annonce d'une alliance de paix, entre Dieu et l'humanité, qui ressurgit.
Associée au symbole de l'olivier, elle était déjà annoncée à la fin du déluge !
« La colombe est revenue vers lui en soirée et voici : une feuille arrachée d'un olivier dans le bec !
Ainsi Noah su que les eaux avaient diminué sur la terre. » (Genèse 8.11)
Combien cette parole de Dieu devient alors vivante et chargée d'espérance !
Il en sera de même pour Agar et Sarah : Agar symbolise l'esclavage ; Sarah est une figure allégorique de la femme libre.
Ces deux personnages bibliques préfigurent la réalité présente et à venir :
« Agar, c’est le mont Sinaï en Arabie. Elle correspond à la Jérusalem actuelle, car elle est dans la servitude avec ses enfants.
Mais la Jérusalem d’en haut est libre, et c’est notre mère ! » (versets 25 & 26).
Chronologiquement, Agar a donné un fils à Abraham avant Sarah tout comme, historiquement, les prescriptions de la loi donnée à Moïse ont précédé la liberté par la foi promulguée par Jésus.
« Avant la venue de la foi, nous étions captifs de la loi, enfermés ensemble en vue de la foi qui devait être révélée. Ainsi la loi a été notre conducteur jusqu'à Christ, afin d'être justifiés par la foi. » (Galates 3.23-24)
Cette allégorie a pris de nos jours une toute autre dimension, tout en demeurant conforme aux Ecritures.
Ainsi, au temps de Paul, ce sont les Juifs dépositaires de la loi de Moïse qui étaient assimilés par Paul à la descendance d'Ismaël de façon allégorique.
Sous la "servitude" de la loi, ils entendaient imposer celle-ci et persécutaient ceux qui se convertissaient à la foi chrétienne.
« Et de même que celui qui était engendré selon la chair persécutait celui qui l'était selon l’Esprit, ainsi en est-il encore maintenant. » (verset 29)
Depuis, les musulmans sous la "servitude" de la loi coranique se réclament de l'héritage d'Ismaël qui serait l'ancêtre de la lignée menant à Mahomet, prophète de l'islam.
Et conformément aux Ecritures, ce sont eux qui, de nos jours, persécutent ceux qui sont engendrés de l'Esprit : les chrétiens.
Cette allégorie avait donc une double dimension prophétique !
"L'histoire ne se répète pas, elle bégaie" dit-on.
Mais la Bible ne bégaie pas !
L'histoire, par contre, avec ses balbutiements, ne fait que mettre en application des prophéties annoncées de longue date dans les Ecritures Saintes.
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