Neuvième spécificité :

25. Il y avait alors à Jérusalem un homme du nom de Siméon. Il était juste et pieux. Il attendait la consolation d'Israël, et l'Esprit Saint était sur lui.

26. L'Esprit Saint l'avait averti en songe qu'il ne verrait pas la mort avant d'avoir vu le Christ du Seigneur.

27. Il vint au temple, guidé par l'Esprit, lorsque les parents de l'enfant Jésus L'amenèrent pour accomplir ce que la loi prescrivait à Son sujet.

28. Il Le prit dans ses bras, en bénissant Dieu, et dit :

29. « Maintenant, Maître, Ton esclave est libéré, en paix, selon Ta parole.

30. Car mes yeux ont vu Ton salut.

31. Tu l'as préparé face à tous les peuples.

32. Lumière pour la révélation aux païens, et gloire pour Israël, Ton peuple. »

33. Son père et Sa mère s'étonnaient de ce qui était dit à Son sujet.

34. Siméon les bénit et dit à Marie, Sa mère :
« Voici, Il est là pour la chute ou le relèvement de beaucoup en Israël, un signe qui sera contesté.

35. Ton âme sera transpercée comme par un glaive. Ainsi seront révélées les pensées de bien des cœurs. »

36. Il y avait aussi une prophétesse, Anne, fille de Phanuel, de la tribu d'Aser. Elle était très âgée. Elle avait vécu sept ans avec son mari.

37. Puis, elle resta veuve jusqu'à l'âge de quatre-vingt-quatre ans, ne s'éloignant pas du temple. Elle servait nuit et jour dans le jeûne et la prière.

38. Comme elle était présente, elle rendit grâces à Dieu et parla de Lui à tous ceux qui attendaient la délivrance de Jérusalem.

Le songe de Siméon

Siméon était juste et pieux.

Il est certain que de nombreux Juifs vivant à Jérusalem vivaient aussi dans la foi, dans l'attente du Messie.

Mais Siméon bénéficie de plus d'une présence :

« Et l'Esprit Saint était sur lui. » (verset 25)

Cette présence de l'Esprit Saint va lui permettre d'exercer son don de prophétie après avoir été averti en songe qu'il verrait le Christ avant de mourrir.

La manifestation de l'Esprit Saint au travers des songes n'est pas une nouveauté car l'Ancien Testament atteste de plusieurs interventions divines de ce type qui sont décrites par Job comme suit :

« Dieu parle cependant, tantôt d'une manière, tantôt d'une autre, et l'on n'y prend point garde.

Il parle par des songes, par des visions nocturnes, quand les hommes sont livrés à un profond sommeil, quand ils sont endormis sur leur couche. » (Job 33.14-15)

Le commun des mortels ne prend pas garde aux enseignements que l'on reçoit en dormant car les rêves sont le plus souvent négligés car incompréhensibles.

Mais pour ceux qui sont guidés par l'Esprit Saint, ces derniers peuvent identifier ce qu'ils ont reçu du Seigneur, notamment quand il s'agit du plan de vie qui va se dérouler devant eux.

C'est ainsi que Siméon pouvait vivre et mourrir sans crainte : il verrait le Christ de son vivant !

La prophétie de Siméon est une synthèse de la vie de Jésus.

Jésus est venu pour la gloire d'Israël (verset 32), conformément aux promesses données aux patriarches depuis Abraham.

Le verset 34 précise qu'Il viendra « pour la chute ou le relèvement de beaucoup en Israël » ce que chacun a pu constater.

Mais Jésus est aussi la « Lumière pour la révélation aux païens » que Siméon annonce.

La prophétie de Siméon devient plus personnelle quand il s'adresse à Marie.

« Ton âme sera transpercée comme par un glaive. » (verset 35)

Il faut en effet s'imaginer ce que Marie a pu ressentir quand elle vit son fils crucifié.

Qui pouvait croire que la mort de Jésus était le préalable nécessaire à Sa résurrection ... et à celle de tous ceux qui ont cru en Lui ?

L'apôtre Paul écrivait : « Si les morts ne ressuscitent pas, mangeons et buvons, car demain nous mourrons ! » (1 Corinthiens 15.32)

La vie de Jésus telle que Siméon l'a prophétisée, et Sa résurrection, ont permis de donner du sens à notre existence. Car si la vie humaine se résume au manger, au boire et à dormir, elle est pleinement absurde.

S'il n'y a rien après, comme il n'y avait rien avant, nous pouvons considérer que l'espèce humaine est une variété de légume améliorée car dotée de conscience.

Une conscience qui ne sert à rien si elle se limite à concevoir sa nourriture et tout ce qui peut l'accompagner matériellement pour le temps d'une vie sur terre.