Le repas du Seigneur

Le repas du Seigneur

PREMIERE EPITRE AUX CORINTHIENS

Le Nouveau Testament commenté

Chapitre 11 ~ Versets 1 à 34

Le repas du Seigneur


Traduction Louis Segond 1910

1 Soyez mes imitateurs, comme je le suis moi-même de Christ.

2 Je vous loue de ce que vous vous souvenez de moi à tous égards, et de ce que vous retenez mes instructions telles que je vous les ai données.

3 Je veux cependant que vous sachiez que Christ est le chef de tout homme, que l'homme est le chef de la femme, et que Dieu est le chef de Christ.

4 Tout homme qui prie ou qui prophétise, la tête couverte, déshonore son chef.

5 Toute femme, au contraire, qui prie ou qui prophétise, la tête non voilée, déshonore son chef : c'est comme si elle était rasée.

6 Car si une femme n'est pas voilée, qu'elle se coupe aussi les cheveux. Or, s'il est honteux pour une femme d'avoir les cheveux coupés ou d'être rasée, qu'elle se voile.

7 L'homme ne doit pas se couvrir la tête, puisqu'il est l'image et la gloire de Dieu, tandis que la femme est la gloire de l'homme.

8 En effet, l'homme n'a pas été tiré de la femme, mais la femme a été tirée de l'homme ;

9 et l'homme n'a pas été créé à cause de la femme, mais la femme a été créée à cause de l'homme.

10 C'est pourquoi la femme, à cause des anges, doit avoir sur la tête une marque de l'autorité dont elle dépend.

11 Toutefois, dans le Seigneur, la femme n'est point sans l'homme, ni l'homme sans la femme.

12 Car, de même que la femme a été tirée de l'homme, de même l'homme existe par la femme, et tout vient de Dieu.

13 Jugez-en vous-mêmes : est-il convenable qu'une femme prie Dieu sans être voilée ?

14 La nature elle-même ne vous enseigne-t-elle pas que c'est une honte pour l'homme de porter de longs cheveux,

15 mais que c'est une gloire pour la femme d'en porter, parce que la chevelure lui a été donnée comme voile ?

16 Si quelqu'un se plaît à contester, nous n'avons pas cette habitude, non plus que les Eglises de Dieu.

17 En donnant cet avertissement, ce que je ne loue point, c'est que vous vous assemblez, non pour devenir meilleurs, mais pour devenir pires.

18 Et d'abord, j'apprends que, lorsque vous vous réunissez en assemblée, il y a parmi vous des divisions, et je le crois en partie,

19 car il faut qu'il y ait aussi des sectes parmi vous, afin que ceux qui sont approuvés soient reconnus comme tels au milieu de vous.

20 Lors donc que vous vous réunissez, ce n'est pas pour manger le repas du Seigneur ;

21 car, quand on se met à table, chacun commence par prendre son propre repas, et l'un a faim, tandis que l'autre est ivre.

22 N'avez-vous pas des maisons pour y manger et boire ? Ou méprisez-vous l'Eglise de Dieu, et faites-vous honte à ceux qui n'ont rien ? Que vous dirai-je ? Vous louerai-je ? En cela je ne vous loue point.

23 Car j'ai reçu du Seigneur ce que je vous ai enseigné ; c'est que le Seigneur Jésus, dans la nuit où il fut livré, prit du pain,

24 et, après avoir rendu grâces, le rompit, et dit : Ceci est mon corps, qui est rompu pour vous ; faites ceci en mémoire de moi.

25 De même, après avoir soupé, il prit la coupe, et dit : Cette coupe est la nouvelle alliance en mon sang ; faites ceci en mémoire de moi toutes les fois que vous en boirez.

26 Car toutes les fois que vous mangez ce pain et que vous buvez cette coupe, vous annoncez la mort du Seigneur, jusqu'à ce qu'il vienne.

27 C'est pourquoi celui qui mangera le pain ou boira la coupe du Seigneur indignement, sera coupable envers le corps et le sang du Seigneur.

28 Que chacun donc s'éprouve soi-même, et qu'ainsi il mange du pain et boive de la coupe ;

29 car celui qui mange et boit sans discerner le corps du Seigneur, mange et boit un jugement contre lui-même.

30 C'est pour cela qu'il y a parmi vous beaucoup d'infirmes et de malades, et qu'un grand nombre sont morts.

31 Si nous nous jugions nous-mêmes, nous ne serions pas jugés.

32 Mais quand nous sommes jugés, nous sommes châtiés par le Seigneur, afin que nous ne soyons pas condamnés avec le monde.

33 Ainsi, mes frères, lorsque vous vous réunissez pour le repas, attendez-vous les uns les autres.

34 Si quelqu'un a faim, qu'il mange chez lui, afin que vous ne vous réunissiez pas pour attirer un jugement sur vous. Je réglerai les autres choses quand je serai arrivé.

Nouvelle traduction de la Bible

1. Devenez mes imitateurs, comme je le suis moi-même du Christ.

2. Je vous loue de vous souvenir de moi à tous égards, et d'avoir conservé les instructions telles que je vous les ai transmises.

3. Je veux cependant que vous sachiez que le Christ est à la tête de tout homme, que l’homme est à la tête de la femme, et que Dieu est à la tête de Christ.

4. Tout homme priant ou prophétisant la tête couverte déshonore celui qui est à sa tête.

5. Toute femme priant ou prophétisant la tête découverte déshonore celui qui est à sa tête, car c'est exactement comme si elle était rasée.

6. Si une femme ne se couvre pas, qu'elle se tonde. Si c'est honteux pour une femme de se tondre ou d'être rasée, qu'elle se couvre.

7. Un homme ne doit pas se couvrir la tête parce qu'il est l'image et la gloire de Dieu. La femme, elle, est la gloire de l'homme.

8. En effet, ce n'est pas l'homme qui a été tiré de la femme mais la femme de l'homme.

9. Et l'homme ne fut pas créé à cause de la femme mais la femme à cause de l'homme.

10. C'est pourquoi la femme doit avoir une marque d'autorité sur la tête à cause des anges.

11. Cependant, devant le Seigneur, la femme n’est pas sans l’homme, ni l’homme sans la femme.

12. Car, de même que la femme a été tirée de l’homme, l’homme existe aussi par la femme, et tout vient de Dieu.

13. Jugez par vous-mêmes : est-il convenable qu'une femme prie Dieu tête nue ?

14. La nature n'enseigne-t-elle pas que c'est un déshonneur pour l'homme de porter des cheveux longs ?

15. Mais pour la femme, c'est une gloire pour elle d'avoir des cheveux longs, car la chevelure lui a été donnée en guise de voile.

16. Si quelqu'un estime encore le contester, ce n'est pas dans nos habitudes, ni dans celles des Eglises de Dieu.

17. Ceci dit, je ne vous félicite pas, car vous vous réunissez non pour le meilleur mais pour le pire.

18. D'abord, j’ai appris que, lorsque vous vous réunissez en assemblée, il existe parmi vous des divisions, et je le crois en partie.

19. Car il faut qu’il y ait des scissions parmi vous, pour que les preuves en soient devenues visibles au milieu de vous.  

20. Ainsi, quand vous vous réunissez ensemble, ce n’est pas pour manger le repas du Seigneur.

21. En effet, dès le début du repas, chacun se hâte de commencer par prendre son propre souper, et l’un a faim, tandis que l’autre est ivre.

22. N’avez-vous donc pas de maisons pour y manger et y boire ? Ou méprisez-vous l’Eglise de Dieu en faisant honte à ceux qui n’ont rien ? Que vous dirai-je ? Devrai-je vous louer ? En cela je ne vous loue pas !

23. Car moi, j’ai reçu du Seigneur ce que je vous ai enseigné. Dans la nuit où il fut livré, le Seigneur Jésus prit du pain.

24. Et, après avoir rendu grâce, il le rompit et dit : « Ceci est mon corps, qui est pour vous, faites ceci en mémoire de moi. » (Luc 22.19)

25. Il fit de même avec la coupe après avoir soupé, en disant : « Cette coupe est la nouvelle alliance en mon sang, faites ceci en mémoire de moi chaque fois que vous en boirez. » (Luc 22.20)

26. En effet, chaque fois que vous mangez ce pain et que vous buvez cette coupe, vous annoncez la mort du Seigneur, jusqu’à ce qu’Il vienne.

27. C’est pourquoi celui qui mange le pain ou boit la coupe du Seigneur indignement, sera coupable envers le corps et le sang du Seigneur.

28. Que chacun s’éprouve soi-même, et qu’ainsi il mange du pain et boive de la coupe.

29. Car celui qui mange et boit sans discerner le corps du Seigneur, mange et boit une condamnation contre lui-même.

30. Voilà pourquoi il y a parmi vous tant de malades et d'infirmes, et que beaucoup sont morts.

31. Si nous nous examinions nous-mêmes, nous échapperions éventuellement au jugement

32. En nous jugeant, le Seigneur nous corrige, afin de ne pas être condamnés avec le monde.

33. En conséquence, mes frères, quand vous vous réunissez pour manger, attendez-vous les uns les autres.

34. Si quelqu'un a faim, qu'il mange chez lui, afin de ne pas vous réunir pour votre condamnation. Pour le reste, je le règlerai dans l'éventualité où je vienne.

Allez jusqu'au bout de l'Evangile !

Commentaires et annotations

11.1 à 11.16 : Interdépendance entre hommes et femmes
L'interdépendance des individus est illustrée ici par l'apôtre Paul au travers des relations entre hommes et femmes.

Ces relations répondent à un ordonnancement établi par Dieu entre des créatures qu'Il a conçues.

Rien n'existe sans Lui mais tout ce qui existe est dépendant de ses relations avec son environnement.

Ce rappel à l'ordre des choses se situe dans un exposé où l'apôtre souhaite justifier le fait que les femmes, à l'inverse des hommes, doivent rester couvertes lorsqu'elles invoquent le Seigneur :

« Jugez par vous-mêmes : est-il convenable qu'une femme prie Dieu tête nue ? » (verset 13)

Cette pratique est encore en vigueur de nos jours dans des églises attachées aux rituels mais était incontournable du temps de Paul.

Le non respect de cette tradition aurait suscité des réactions de rejet.

Or le comportement individuel ne doit pas être une cause de scandale en suscitant un jugement négatif.

« Heureux celui qui ne se condamne pas lui-même quand il fait son choix ! » (Romains 14.22)

Le respect des opinions des autres est aussi un aspect de l'interdépendance car nous ne sommes pas libres de faire n'importe quoi aux yeux du monde.

Mais les temps changent, et ce qui était inconvenant il y a 2000 ans suivant les traditions humaines est devenu convenable.

De nos jours, qu'un homme ou une femme ait les cheveux longs ou courts n'a plus guère de signification.

Qui plus est, aux yeux du Seigneur, tout ceci a-t-il un sens, ne sommes-nous pas tous égaux devant Lui afin de rester unis ?

« Cependant, devant le Seigneur, la femme n’est pas sans l’homme, ni l’homme sans la femme. » (verset 11)

11.17 à 11.34 : Le repas du Seigneur
Lorsque Paul a écrit sa lettre aux chrétiens de Corinthe, il a dû réagir contre les pratiques en vigueur au sein de cette communauté.

Lors des assemblées chrétiennes, chacun devait apporter ses vivres, théoriquement pour les partager, suivant en ceci l'exemple des premières assemblées de l'église de Jérusalem.

« La multitude des croyants ne faisait qu’un cœur et qu’une âme. Nul ne disait que ses biens lui appartenaient en propre, mais tout était commun entre eux. » (Actes 4.32)

Mais les temps ont passé, et tous n'ont pas suivi cette voie ...

A Corinthe, la mise en commun des biens était oubliée, ou n'avait jamais été connue, et les plus riches s'ennivraient tandis que les plus pauvres les regardaient.

« En effet, dès le début du repas, chacun se hâte de commencer par prendre son propre souper, et l’un a faim, tandis que l’autre est ivre. » (verset 21)

Rien d'étonnant que Paul s'indigne face à un tel comportement. Le partage du repas du Seigneur est un acte qui s'effectue dans un esprit de communion.

Qu'il s'agisse du repas rituel pratiqué dans toutes les églises le dimanche, ou d'un repas fraternel organisé entre frères et sœurs, le même état d'esprit doit présider.

Cet état d'esprit se résume en un mot : "agapè".

C'était le nom donné aux repas fraternels des premiers chrétiens.

"Agapè" c'est avant tout, en grec, l'amour spirituel ... l'amour du prochain.

Lors de leurs agapes, les chrétiens devraient n'être « qu'un cœur et qu'une âme », comme aux premiers temps de l'Eglise.

C'est pourquoi il nous est demandé d'éprouver notre amour avant de partager le repas du Seigneur qui a exprimé Son amour par Son sacrifice.

« Que chacun s’éprouve soi-même, et qu’ainsi il mange du pain et boive de la coupe. » (verset 28)

Passé cet examen, qui peut conduire à un repentir sincère, le repas pourra être partagé dans la paix spirituelle. L'assemblée des chrétiens réunis dans cette communion fraternelle en sortira grandie collectivement et individuellement.

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