La lecture des Evangiles va à l'encontre de cette interprétation du salut.
« Ta foi t'a sauvée » pouvons-nous lire en Marc 5.34, Luc 7.50 ou Luc 8.48, lorsque Jésus s'adresse à des femmes.
« Ta foi t'a sauvé » trouvons-nous en Marc 10.52, Luc 17.19 ou Luc 18.42, à l'adresse des hommes que Jésus rencontre.
Manifestement, ce n'est pas la foi de Dieu qui sauve ces hommes et ces femmes mais leur propre foi.
C'est par leur foi personnelle qu'il sont guéris, sauvés, appelés à partager la vie éternelle dans le Royaume de Dieu.
Justifiés, ces hommes et ces femmes vivront par leur foi.
Est-ce à dire qu'ils ne commettront aucun écart, aucun péché ?
Certainement pas ... mais ils ne seront pas pour autant une " déception " pour Dieu qui aurait mis la barre trop haut.
N'est-ce pas plutôt à nous, chrétiens, de nous fixer des objectifs en conformité avec notre foi ?
N'est-ce pas à nous qu'il incombe en ce cas de les respecter ?
Si le juste vit selon SA propre foi, il vit au niveau de celle-ci, avec la faculté de réhausser ce niveau.
Si le juste vit selon LA foi de Dieu en termes d'attente de Sa part, cela revient à concevoir une foi qui ressemble plutôt à une loi dictée par le Créateur.
Or, nous ne devons plus vivre sous le règne de la loi mais sous celui de la foi.
Certes, cette foi est un don de Dieu et peut être, à ce titre, considérée comme Sa foi, Son émanation.
Mais dès l'instant où nous en sommes dépositaires, il nous incombe de la faire fructifier, de nous l'approprier afin qu'elle devienne nôtre foi.
Ainsi, celui qui est justifié par la foi de notre Sauveur, devient par sa propre foi un acteur de la foi.
Dieu a voulu nous associer à l'édification de Son Royaume fondé notamment sur la foi.
« Maintenant donc ces trois choses demeurent : la foi, l'espérance, l'Amour ... » (1 Corinthiens 13.13)
Aux côtés de l'Amour, figurent l'Espérance et la Foi.
Est-ce bien ainsi que nous le vivons ?