LA FOI EN DIEU ... AVOIR LA FOI EN JESUS CHRIST


La Loi et la Foi


Le terme hébreu « Torah » est communément considéré comme synonyme de Loi.

Il fut traduit en grec ancien par "nomos" qui se définit comme toute chose établie, toute chose acceptée par l'usage, la coutume, la loi, le commandement.

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Il est intéressant de souligner que le mot grec "nomos" a donné le qualificatif de "nomade" en français.

Ainsi, la loi visait à réglementer le partage des terres entre un peuple de nomades installés en terre sainte : les Hébreux.

Or, la « Torah », constituée des cinq premiers livres de notre Bible, va bien au-delà de la seule problématique du partage des terres entre les douze tribus d'Israël !

Il serait ainsi plus approprié de considérer la « Torah » comme un enseignement, une instruction, un ensemble de directives données à l'homme.

En effet, l'étymon de « Torah » est commun à un autre terme hébreu, « Morèh », qui signifie enseignant.

En pratique, une loi est souvent vécue comme une contrainte, même si elle est peut comporter des vertus didactiques.

Pourquoi, lors de la traduction des textes sacrés en grec, au IIIème siècle avant Jésus-Christ, a-t-il donc semblé logique de traduire le mot « Torah », par "nomos", plutôt que par un autre terme grec : "didaskalia" qui signifie enseignement ou instruction mais aussi doctrine et préceptes ?

« C’est en vain qu’ils m’honorent, en enseignant des préceptes qui sont des commandements d’hommes. »

Cette affirmation de Jésus (Matthieu 15.9 & Marc 7.7) distingue les enseignements (didaskalias) ou préceptes divins des commandements humains.

Jésus s'est exprimé à de multiples reprises sur ce thème. Dans leurs commentaires de la « Torah », les docteurs de la loi, scribes, pharisiens avaient depuis longtemps figé les enseignements divins en observances et autres rituels religieux.

Cette dérive était ancienne et les prophètes du Premier (Ancien) Testament n'ont pas manqué de la dénoncer ... sans succès.

Les traducteurs de la « Torah » en grec, imprégnés par l'usage rituel de la loi plus que par son contenu didactique, ont ainsi retenu "nomos" au lieu de "didaskalia".

« Malheureux êtes-vous, légistes, vous qui avez pris la clé de la connaissance : vous n’êtes pas entrés vous-mêmes, et ceux qui voulaient entrer, vous les en avez empêchés. » (Luc 11.52 ~ TOB)

Qu'est-ce que la "clé de la connaissance" au temps de Jésus, sinon la « Torah » et les autres textes inspirés de Dieu (Prophètes et Hagiographes) ?

Comment les légistes ont-ils détourné cette clé ?

En transformant les enseignements divins en préceptes humains, en pratiques rituelles et coutumières n'ayant que l'apparence de la foi. Cependant, les responsables religieux ne sont-ils pas les héritiers d'une dérive qui avait contaminé l'ensemble du peuple élu ?

A ce sujet, le Seigneur disait déjà en Esaïe 29.13, au VIIème siècle avant Jésus-Christ :

« Quand ce peuple s’approche de moi, Il m’honore de la bouche et des lèvres ; Mais son coeur est éloigné de moi. »

Ce verset résume le fond du problème : l'homme se soumet plus ou moins à la loi, mais celle-ci n'imprègne pas son coeur.

Un enseignement (didaskalia) devient une loi (nomos), une contrainte, quand on ne l'accepte pas pleinement. Pour celui qui intègre l'enseignement, il n'y a plus de loi car c'est la foi qui le conduit à respecter la loi sans même s'en rendre compte.

Pour illustrer ce propos, demandons-nous pourquoi tant de radars bordent nos routes ?

Nous savons que l'excès de vitesse est dangereux : on nous l'a enseigné.

Celui qui a intégré cet enseignement n'a pas besoin de radars car il limite sa vitesse par respect de la vie d'autrui ou de la sienne : « Tu aimeras ton prochain comme toi-même ! »

Par contre, celui qui n'a pas intégré cet enseignement, a besoin d'une loi, d'un code pénal.

Πασα γραφη θεοπνευστος και ωφελιμος προς διδασκαλιαν ...

Pasa graphê theopneustos kai ôphelimos pros didaskalian ...

Toute - écriture - inspirée de Dieu - et - utile - pour - l'enseignement ...

Ce texte écrit par l'apôtre Paul (2 Timothée 3.16) fonde l'inspiration des écritures du Premier Testament.

En l'absence du mot "est" (εστιν : estin), qui est sous-entendu dans le texte grec, on obtient au gré du traducteur, un résultat différent si l'on place le verbe ETRE avant ou après " inspirée de Dieu ".

1) Toute écriture EST inspirée de Dieu ...

2) Toute écriture inspirée de Dieu EST ...

Attardons-nous sur la deuxième version pour émettre une hypothèse en rapport avec la « Torah » en retenant « Toute écriture inspirée de Dieu est utile à l'enseignement, pour la réfutation, la correction, l'éducation dans la justice ».

L'enseignement, dans le Premier Testament, c'est la « Torah ».

Nous obtenons donc : « Toute écriture inspirée de Dieu est utile à la Torah, pour la réfutation, la correction, l'éducation dans la justice ».

Pourquoi Paul aurait-il voulu s'exprimer en ce sens et rappeler son attachement à la « Torah » ?

Paul était juif, comme Jésus, et ils étaient naturellement attachés aux textes fondamentaux du Premier Testament.

Jésus dit : « Ne croyez pas que je sois venu pour abolir la loi ou les prophètes ; je suis venu non pour abolir, mais pour accomplir. » (Matthieu 5.17)

On distingue au moins deux écoles de pensées au temps de Jésus au travers de la lecture des Evangiles : pharisiens et sadducéens.

Les sadducéens ne croyaient ni à la résurrection des morts, ni à la vie après la mort, et Jésus s'est opposé à eux sur ces points en réfutant leurs arguments (Marc 12.18-27). Il s'est également opposé aux pharisiens dans d'autres domaines.

Paul était originaire du parti des pharisiens qui croyaient à la résurrection (Actes 23.6).

Le fait, pour les sadducéens, de ne pas croire en la résurrection implique de ne pas reconnaître comme inspirés les textes du Premier Testament qui y font référence.

A l'inverse, le fait de croire, comme Paul, qu'il y a une vie après la mort donne à ces textes une valeur ajoutée qui les rend utiles à la « Torah » en la renforçant.

Ce qui a pu conduire Paul à s'exprimer en ces termes : « Toute écriture inspirée de Dieu est utile à l'enseignement (la Torah), pour la réfutation, la correction, l'éducation dans la justice ».

Hypothèse crédible ou non ?

Chacun est en droit d'avoir son approche personnelle et d'apporter ses commentaires ... sans pour autant leur donner force de Loi !

La volonté du Créateur n'est-elle pas de chercher Sa face, de méditer notamment la première clé de Sa connaissance offerte à l'humanité, la « Torah », afin d'affermir notre foi ?

Ainsi, au terme de nos recherches, nous pourrons peut-être dire comme Paul :

« J’ai combattu le bon combat, j’ai achevé la course, j’ai gardé la foi. »

(2 Timothée 4.7)

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