Jésus enseigne dans le Temple

Jésus enseigne dans le Temple

EVANGILE de Jésus Christ selon MARC

Le Nouveau Testament commenté

Chapitre 12 ~ Versets 1 à 44

Jésus enseigne dans le Temple


Traduction Louis Segond 1910

1 Jésus se mit ensuite à leur parler en paraboles. Un homme planta une vigne. Il l'entoura d'une haie, creusa un pressoir, et bâtit une tour ; puis il l'afferma à des vignerons, et quitta le pays.

2 Au temps de la récolte, il envoya un serviteur vers les vignerons, pour recevoir d'eux une part du produit de la vigne.

3 S'étant saisis de lui, ils le battirent, et le renvoyèrent à vide.

4 Il envoya de nouveau vers eux un autre serviteur ; ils le frappèrent à la tête, et l'outragèrent.

5 Il en envoya un troisième, qu'ils tuèrent ; puis plusieurs autres, qu'ils battirent ou tuèrent.

6 Il avait encore un fils bien-aimé ; il l'envoya vers eux le dernier, en disant : "Ils auront du respect pour mon fils."

7 Mais ces vignerons dirent entre eux : "Voici l'héritier ; venez, tuons-le, et l'héritage sera à nous."

8 Et ils se saisirent de lui, le tuèrent, et le jetèrent hors de la vigne.

9 Maintenant, que fera le maître de la vigne ? Il viendra, fera périr les vignerons, et il donnera la vigne à d'autres.

10 N'avez-vous pas lu cette parole de l'Ecriture : « La pierre qu'ont rejetée ceux qui bâtissaient Est devenue la principale de l'angle ;

11 C'est par la volonté du Seigneur qu'elle l'est devenue, Et c'est un prodige à nos yeux » ?

12 Ils cherchaient à se saisir de lui, mais ils craignaient la foule. Ils avaient compris que c'était pour eux que Jésus avait dit cette parabole. Et ils le quittèrent, et s'en allèrent.

13 Ils envoyèrent auprès de Jésus quelques-uns des pharisiens et des hérodiens, afin de le surprendre par ses propres paroles.

14 Et ils vinrent lui dire : Maître, nous savons que tu es vrai, et que tu ne t'inquiètes de personne ; car tu ne regardes pas à l'apparence des hommes, et tu enseignes la voie de Dieu selon la vérité. Est-il permis, ou non, de payer le tribut à César ?

15 Devons-nous payer, ou ne pas payer ? Jésus, connaissant leur hypocrisie, leur répondit : Pourquoi me tentez-vous ? Apportez-moi un denier, afin que je le voie.

16 Ils en apportèrent un ; et Jésus leur demanda : De qui sont cette effigie et cette inscription ? De César, lui répondirent-ils.

17 Alors il leur dit : Rendez à César ce qui est à César, et à Dieu ce qui est à Dieu. Et ils furent à son égard dans l'étonnement.

18 Les sadducéens, qui disent qu'il n'y a point de résurrection, vinrent auprès de Jésus, et lui firent cette question :

19 Maître, voici ce que Moïse nous a prescrit : « Si le frère de quelqu'un meurt, et laisse une femme, sans avoir d'enfants, son frère épousera sa veuve, et suscitera une postérité à son frère. »

20 Or, il y avait sept frères. Le premier se maria, et mourut sans laisser de postérité.

21 Le second prit la veuve pour femme, et mourut sans laisser de postérité. Il en fut de même du troisième,

22 et aucun des sept ne laissa de postérité. Après eux tous, la femme mourut aussi.

23 A la résurrection, duquel d'entre eux sera-t-elle la femme ? Car les sept l'ont eue pour femme.

24 Jésus leur répondit : N'êtes-vous pas dans l'erreur, parce que vous ne comprenez ni les Ecritures, ni la puissance de Dieu ?

25 Car, à la résurrection des morts, les hommes ne prendront point de femmes, ni les femmes de maris, mais ils seront comme les anges dans les cieux.

26 Pour ce qui est de la résurrection des morts, n'avez-vous pas lu, dans le livre de Moïse, ce que Dieu lui dit, à propos du buisson : « Je suis le Dieu d'Abraham, le Dieu d'Isaac, et le Dieu de Jacob » ?

27 Dieu n'est pas Dieu des morts, mais des vivants. Vous êtes grandement dans l'erreur.

28 Un des scribes, qui les avait entendus discuter, sachant que Jésus avait bien répondu aux sadducéens, s'approcha, et lui demanda : Quel est le premier de tous les commandements ?

29 Jésus répondit : Voici le premier : « Ecoute, Israël, le Seigneur, notre Dieu, est l'unique Seigneur » ;

30 et : « Tu aimeras le Seigneur, ton Dieu, de tout ton coeur, de toute ton âme, de toute ta pensée, et de toute ta force. »

31 Voici le second : « Tu aimeras ton prochain comme toi-même. » Il n'y a pas d'autre commandement plus grand que ceux-là.

32 Le scribe lui dit : Bien, maître ; tu as dit avec vérité que Dieu est unique, et qu'il n'y en a point d'autre que lui,

33 et que l'aimer de tout son coeur, de toute sa pensée, de toute son âme et de toute sa force, et aimer son prochain comme soi-même, c'est plus que tous les holocaustes et tous les sacrifices.

34 Jésus, voyant qu'il avait répondu avec intelligence, lui dit : Tu n'es pas loin du royaume de Dieu. Et personne n'osa plus lui proposer des questions.

35 Jésus, continuant à enseigner dans le temple, dit : Comment les scribes disent-ils que le Christ est fils de David ?

36 David lui-même, animé par l'Esprit-Saint, a dit : « Le Seigneur a dit à mon Seigneur : Assieds-toi à ma droite, Jusqu'à ce que je fasse de tes ennemis ton marchepied. »

37 David lui-même l'appelle Seigneur ; comment donc est-il son fils ? Et une grande foule l'écoutait avec plaisir.

38 Il leur disait dans son enseignement : Gardez-vous des scribes, qui aiment à se promener en robes longues, et à être salués dans les places publiques ;

39 qui recherchent les premiers sièges dans les synagogues, et les premières places dans les festins ;

40 qui dévorent les maisons des veuves, et qui font pour l'apparence de longues prières. Ils seront jugés plus sévèrement.

41 Jésus, s'étant assis vis-à-vis du tronc, regardait comment la foule y mettait de l'argent. Plusieurs riches mettaient beaucoup.

42 Il vint aussi une pauvre veuve, elle y mit deux petites pièces, faisant un quart de sou.

43 Alors Jésus, ayant appelé ses disciples, leur dit : Je vous le dis en vérité, cette pauvre veuve a donné plus qu'aucun de ceux qui ont mis dans le tronc ;

44 car tous ont mis de leur superflu, mais elle a mis de son nécessaire, tout ce qu'elle possédait, tout ce qu'elle avait pour vivre.

Nouvelle traduction de la Bible

1. Il se mit à leur parler en paraboles : "Un homme planta une vigne, l'entoura d'une clôture, creusa un pressoir et construisit une tour. Il la remit en affermage à des vignerons et partit loin.

2. Le moment venu, il envoya un serviteur aux vignerons afin de recevoir des vignerons les fruits de la vigne.

3. Ils se saisirent de lui, le maltraitèrent et le renvoyèrent les mains vides.

4. A nouveau, il leur envoya un autre serviteur qu'ils frappèrent à la tête et qu'ils humilièrent.

5. Il en envoya un autre. Celui-ci, ils le tuèrent, puis plusieurs autres dont certains furent maltraités, d'autres tués.

6. Il ne lui restait plus que son fils bien-aimé. Il l'envoya en dernier. Il se disait : "Ils respecteront mon fils."

7. Mais les vignerons se dirent entre eux : "Voici l'héritier ! Allez, tuons-le, et l'héritage nous reviendra."

8. Ils s'en emparèrent, le tuèrent et le jetèrent hors de la vigne.

9. Que fera le Seigneur de la vigne ? Il viendra, fera périr les vignerons, et donnera la vigne à d'autres.

10. N'avez-vous pas lu ceci dans l'Ecriture ? « La pierre que les bâtisseurs ont rejetée, est devenue la pierre angulaire.

11. Elle vient du Seigneur. A nos yeux, elle est prodigieuse. »" (Psaume 118.22-23)

12. Ils cherchèrent à Le saisir mais ils craignaient la foule. Car ils savaient que la parabole s'adressait à eux. Ils Le laissèrent et s'éloignèrent.

13. Ils Lui envoyèrent quelques Pharisiens et des Hérodiens afin de Le piéger par Ses propres paroles.

14. Il s'approchèrent et Lui dirent : "Maître, nous savons que tu es dans la vérité et que tu ne te soucies de personne. En effet, tu ne regardes pas l'apparence des hommes mais tu enseignes les voies de Dieu selon la vérité. Est-il, ou non, permis de s'acquitter de l'impôt auprès de César ? Devons-nous le payer ou ne pas le payer ?"

15. Comme Il connaissait leur hypocrisie, Il leur dit : "Pourquoi me tentez-vous ? Apportez-moi un denier que je le regarde."

16. Ils Lui apportèrent et Il leur dit : "De qui sont l'effigie et l'inscription ?" Ils Lui répondirent : "De César !"

17. Alors Jésus leur dit : "Rendez à César ce qui est à César, et à Dieu ce qui est à Dieu." Il furent étonnés.

18. Les Sadducéens, qui disent que la résurrection n'existe pas, s'approchèrent de Lui pour L'interroger en ces termes :

19. "Maître, Moïse a écrit pour nous : « Si le frère de quelqu'un meurt et laisse une femme, sans laisser d'enfants, le frère épousera la veuve afin de susciter une descendance à son frère. » (Deutéronome 25.5)

20. Il était une fois sept frères. Le premier a pris femme et mourut sans laisser de descendance.

21. Le second l'épousa et mourut sans laisser de descendance. Il en fut de même du troisième.

22. Ainsi, aucun des sept ne laissa de descendance. Après eux tous, la femme mourut aussi.

23. A la résurrection, quand ils se relèveront, duquel d'entre eux sera-t-elle la femme ? Car les sept l'ont eue pour femme."

24. Jésus leur déclara : "N'est-ce pas parce que vous ne connaissez ni les Écritures, ni la puissance de Dieu, que vous vous égarez ?

25. Car, lorsque les morts se réveilleront, ni eux, ni elles, ne se marieront. Ils seront comme des anges dans les cieux.

26. Au sujet des morts, et du fait qu'ils se réveillent, n'avez-vous pas lu dans le livre de Moïse, devant le buisson, ce que Dieu lui dit : « Je suis le Dieu d'Abraham, le Dieu d'Isaac, et le Dieu de Jacob » ? (Exode 3.6)

27. Il n'est pas le Dieu des morts, mais des vivants. Vous êtes grandement dans l'erreur."

28. Les ayant entendus discuter, un des scribes s'approcha. Voyant qu'Il leur avait bien répondu, il L'interrogea : "Quel est le premier des commandements ?"

29. Jésus répondit : "Le premier est « Ecoute, Israël, le Seigneur notre Dieu est l'unique Seigneur.

30. Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme, de toute ta pensée et de toute ta force. » (Deutéronome 6.4-5)

31. Voici le second : « Tu aimeras ton prochain comme toi-même. » Il n'est pas d'autre commandement plus grand que ceux-là." (Lévitique 19.18)

32. Alors le scribe Lui dit : "Bien, Maître, c'est en vérité que tu as dit qu'Il est unique et qu'il n'en est nul autre que Lui.

33. L'aimer de tout son cœur, de toute son intelligence, de toute sa force et aimer son prochain comme soi-même vaut bien plus que tous les holocaustes et les sacrifices."

34. Jésus, voyant qu'il répondait avec discernement, lui dit : "Tu n'es pas loin du Royaume de Dieu." Et personne n'osa plus L'interroger.

35. Jésus prit la parole pour enseigner dans le Temple : "Comment les scribes peuvent-ils dire que le Christ est le fils de David ?

36. David, lui-même, a dit, inspiré par l'Esprit Saint : « Le Seigneur dit à mon Seigneur : Assieds-toi à ma droite, jusqu'à ce que je mette tes ennemis sous tes pieds. » (Psaume 110.1)

37. David, lui-même, l'appelle Seigneur. Comment est-il son fils ?" La foule nombreuse L'écoutait avec plaisir.

38. Pendant Son enseignement, Il dit : "Gardez-vous des scribes qui veulent marcher en grandes robes et être salués sur les places publiques.

39. Ils ont les premiers sièges dans les synagogues et les places d'honneur dans les dîners.

40. Ils dévorent les biens des veuves tout en priant longuement en apparence. Ils seront condamnés plus lourdement."

41. Assis devant le tronc, Il regardait comment la foule jetait des sous dans le trésor. De nombreux riches donnaient beaucoup.

42. Arriva une pauvre veuve qui jeta deux piécettes, l'équivalent d'un cadran.

43. Appelant Ses disciples, Il leur dit : "Vraiment, cette pauvre veuve, elle-même, a mis plus que tous ceux qui ont donné au trésor.

44. Car ils ont tous donné de leur superflu. Mais elle, dans son indigence, a donné tout son bien, tout ce qu'elle avait pour subsister."

Allez jusqu'au bout de l'Evangile !

Commentaires et annotations

12.1 à 12.12 : Parabole des vignerons
(Passages parallèles en Matthieu 21.33-46 et Luc 20.9-19)

La parabole des vignerons résume en quelques phrases ce qu'il advint des prophètes jusqu'au temps de Jésus. Le terme de prophète signifie "porte-parole" de Dieu.

Successivement, les prophètes se sont vus dans le Premier Testament maltraités, humiliés et certains mis à mort. Le véritable prophète est quelqu'un qui dérange.

Il ne vient pas pour dire ce qui arrange les autorités politiques ou religieuses mais pour dénoncer leurs exactions.

Aussi, comme Jésus le disait : « A vrai dire, aucun prophète n'est bien accueilli dans sa patrie. » (Luc 4.24) Jésus en fut l'exemple même : rejeté parmi les siens, Il a fini sur la croix.

12.13 à 12.17 : L'impôt de César
(Passages parallèles en Matthieu 22.15-22 et Luc 20.20-26)
12.18 à 12.27 : Propos sur la résurrection
(Passages parallèles en Matthieu 22.23-33 et Luc 20.27-38)

Le culte de Dieu est souvent associé au culte des morts.

Peu soucieux de rechercher dans la vie actuelle la présence d'un Dieu vivant, l'homme se livre à toutes sortes de rituels visant à entretenir un rapport avec la mort.

Son âme s'imprègne de cet état d'esprit et il reflète non pas la lumière de l'espoir en la résurrection mais l'ombre livide d'une vie dépourvue de sens.

La tristesse règne, y compris dans les églises, or l'épître aux Galates (5.22) enseigne que la joie est l'une des facettes du fruit de l'Esprit.

Les représentations d'un Dieu mort sur sa croix se sont ancrées dans les consciences alors que Jésus est vivant, ressuscité : Il n'est plus sur la croix !

Soyons joyeux, soyons vivants, Il s'est sacrifié pour cela !

Jésus répondit un jour à un homme qui voulait enterrer son père avant de Le suivre : « Laisse les morts ensevelir leurs morts. Toi, va annoncer le Royaume de Dieu. » (Luc 9.60)

Cette parole peut sembler dure car tout le monde a besoin d'un temps de deuil lors d'un décès.

Mais passé celui-ci, il faut reprendre le combat pour la vie, proclamer le royaume de Dieu et le triomphe de la vie éternelle.

Dieu n'est pas le Dieu des morts. Sur terre comme au ciel : Il est vivant parmi les vivants !

12.28 à 12.34 : Le premier commandement
(Passages parallèles en Matthieu 22.34-40 et Luc 10.25-28 & 20.39-40)
12.35 à 12.37 : Le Messie et David
(Passages parallèles en Matthieu 22.41-46 et Luc 20.41-44)

Au verset 36, Jésus se réfère au Psaume 110.1 :

« Parole de l'Éternel à mon Seigneur : Assieds-toi à ma droite, Jusqu'à ce que je fasse de tes ennemis ton marchepied. »

Selon Jésus, et après Lui tous les disciples, Celui qui était appelé "Seigneur" dans ce psaume, Celui qui était invité à s'asseoir à la droite de Dieu, n'était autre que le Messie, le Christ.

Le mot grec "kurios" (Seigneur) est utilisé deux fois pour relater ce dialogue entre deux personnes de la Trinité : le Père et le Fils.

C'est inconcevable pour ceux qui n'acceptent pas l'incarnation en Jésus, ne reconnaissent pas la Trinité, à plus forte raison pour les Israélites de cette époque.

Et pourtant, ce monologue à deux, ou à trois, est manifeste dès la Création : « Et il dit, Elohim : Nous allons faire l’humain à notre image, selon notre ressemblance ... » (Genèse 1.26)

A qui Dieu s'adressait-il quand Il utilisait la première personne du pluriel ?

Certains considèrent qu'il s'agit d'un "pluriel de majesté" comme celui que les rois employaient : "Nous, Louis, roi de France ..."

Mais le "pluriel de majesté" était inconnu en hébreu.

Observons aussi que la première désignation de la divinité qui apparaît dans la Bible, "Elohim", est une forme plurielle. Alors, à qui parlait Dieu si ce n'est à Sa propre "Trinité" ?

12.38 à 12.40 : Se méfier des scribes
(Passages parallèles en Matthieu 23.1-12 et Luc 20.45-47)

Un scribe est, au sens historique, une personne qui pratique l'écriture. Dans un monde où savoir lire et écrire était réservé à une élite, les scribes pouvaient ainsi se prévaloir de leur niveau culturel et d'une certaine autorité.

Ceci était encore plus flagrant dans des pays comme l'Egypte où l'écriture reposait sur des milliers d'idéogrammes (les hiéroglyphes). Il fallait de nombreuses années pour devenir un "lettré".

Puis l'écriture alphabétique est apparue avec une vingtaine de signes que l'on peut combiner pour faire des milliers de mots : quelle prodigieuse découverte !

Les premières traces de cette écriture ont été identifiées dans les mines du Sinaï. C'est l'alphabet protosinaïtique qui est à l'origine de la plupart des alphabets modernes. Voci pourquoi la Bible nous enseigne que Moïse reçut l'Ecriture de Dieu au Sinaï.

12.41 à 12.44 : L'offrande de la veuve
(Passage parallèle en Luc 21.1-4)

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