Il est communément admis que cette lettre a été écrite à Rome... et non à Babylone dont il ne restait que des ruines à l'époque de Pierre.
En qualifiant la cité de Rome de "Babylone", Pierre fait référence à ce que la grande ville antique de Babylone représentait notamment pour les Juifs : corruption et décadence.
La capitale de l'empire romain était à l'image de Babylone, comme de toutes cités conçues par l'humanité : une cité pervertie.
Rome, la nouvelle Babylone, est appelée à connaître une déchéance comparable qui est évoquée par Jean en ces termes :
« Puis un ange puissant souleva une pierre semblable à une énorme meule et la jeta dans la mer en disant :
C'est ainsi que sera violemment précipitée la grande cité de Babylone, et personne ne la retrouvera plus. »
(Apocalypse 18.21)
Il est probable que Jean prophétisait ainsi l'effondrement de Rome en établissant un parallèle entre cette cité et la symbolique Babylone :
« Sur son front un nom était écrit, un mystère :
Babylone la grande, la mère des prostituées et des abominations de la terre. »
(Apocalypse 17.5)
Cette "mère" a eu beaucoup d'enfants... Rome, certes, mais aussi la multitude de villes qui ont fleuri sur la planète notamment dans les temps modernes.
Cette "mère" a eu aussi des ancêtres si l'on se réfère aux premiers temps de l'humanité qui nous sont décrits dans la Bible :
« Puis Caïn connut sa femme et elle fut enceinte et donna naissance à Hénok. Et il bâtit une ville. Il donna pour nom à cette ville le nom de son fils Hénok. » (Genèse 4.17)
La première ville fut fondée pour le fils de Caïn, l'assassin de son frère Abel. L'humanité caïnique qui se développa aux temps anciens notamment dans ces villes conduit au constat suivant :
« Et il vit, JHVH, que la malignité de l’humanité croissait sur terre. Chaque jour, son cœur fomentait le mal par toutes sortes de dispositifs. » (Genèse 6.5)
Il s'en suivra le Déluge puis la construction d'une humanité nouvelle... et de la Tour de Babel, symbole de division entre les peuples qui ne pourront plus se comprendre, car Babel a une racine commune avec Babylone.
Aucune de ces cités, de ces villes, ne fut à l'image de la "cité de Dieu", symbole de paix dans l'unité, mais à l'image des "rois" de ce monde qui ne connaissent que l'ambition et la violence.
« Leur fin sera la perdition. Leur dieu, c'est leur ventre ; leur gloire, c'est ce qui fait leur honte, eux qui se conforment aux valeurs du monde.
Mais nous, notre citoyenneté est dans les cieux, d’où nous attendons aussi le Sauveur : le Seigneur Jésus Christ. »
(Philippiens 3.19-20)